Persécutée des siècles durant, la communauté homosexuelle se rebelle et s’engage dès 1960 dans une lutte pour sa libération. A cette fin, le mouvement gay se regroupe en Belgique (comme dans d’autres pays). Il réunit l’ensemble des Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transsexuels (LGBT) qui s’engagent ensemble dans des mouvements et des actions qui visent à faire évoluer les mentalités et à lutter pour obtenir l’égalité de leurs droits civils et sociaux.

En belgique, jusqu’en 1960, la situation des homosexuels oscille entre tentatives d’émancipation et persécutions …

Bien que l’origine de l’homosexualité n’ai jamais pu être démontrée, on en retrouve la trace dans les sociétés pré-chrétiennes de la Grèce Antique. Les relations entre hommes sont encouragées : les adolescents devant être initiés, pour leur éducation, par des hommes adultes à la vie politique et sociale ainsi qu’au sexe. C’est à cette époque que l’on retrouve, dans des écrits, les premières traces du lesbianisme appelé saphisme.

 

L’arrivée du Moyen-Age et la montée du christianisme change les mentalités. Les relations entre personnes du même sexe sont alors qualifiées de « crimes contre la dignité humaine » car elles ne peuvent pas mener à la reproduction.

A partir du 13ème siècle les persécutions à l’égard des homosexuels s’intensifient. Saint-Thomas d’Aquin codifie la morale chrétienne et qualifie l’amour entre personnes du même sexe comme étant « contre nature ». Les hommes sont alors passibles de castration et de peine de mort, les femmes, quant à elles, peuvent être torturées et brûlées au bûcher.

Il faut attendre le siècle des Lumières et le culte de la beauté masculine qu’il valorise par la peinture la sculpture et la littérature pour que l’intimité entre deux garçons soit à nouveau valorisée, sous l’impulsion notamment de Léonard de Vinci.

Le 18ème siècle voit apparaître un nouveau genre d’homosexuel ; il s’agit du « libertin efféminé et flamboyant ». Les exécutions diminuent pour disparaître totalement en 1750.

La révolution française et la conquête française qui va s’en suivre amènera la Belgique à enlever toutes les sanctions prévues contre les homosexuels, grâce notamment au Code Napoléon qui influencera par ailleurs l’ensemble des pays européens.

Mais l’arrivée de l’époque moderne change à nouveau les comportements. Alors que le juriste allemand Karl Heinrich Ulrichs tente de faire son coming-out lors d’un congrès, il est arrêté et emprisonné. A cette époque, le psychiatre hongrois Kertbeny défini les termes « hétérosexualité » et « homosexualité » définissant cette dernière comme étant une maladie. Freud quant à lui la définie comme une perversion due à un échec dans le développement de la sexualité.

En 1897, le Comité Scientifique Humanitaire est fondé par le neurologue Hirschfeld pour lutter contre les discriminations qui frappent les homosexuels. Parallèlement de nombreux représentants masculins et féminins des arts et lettres affichent leur homosexualité : Verlaine, Proust, Rimbaud, Cocteau, Colette, Vivien, Woolf.

Le passage au 20ème siècle amènera à considérer l’homosexualité comme « ruine de la nation ». C’est à cette époque qu’ont lieu les persécutions les plus massives, sous l’influence des dictateurs tels que Staline et Hitler. Les associations homosexuelles sont fermées, les livres et photographie détruites et les homosexuels internés dans des camps de concentration affublés d’un triangle rose les menant à leur perte.

Le mouvement gay a gagné de nombreuses batailles depuis 1960

La fin de la guerre sonne une nouvelle ère pour la Belgique, comme pour tous les autres pays européens. Le pays a soif de liberté et la communauté homosexuelle aussi : elle veut pouvoir s’afficher au grand jour!

Dès 1965 un député socialiste belge propose de spécifier dans la loi portant sur la protection de la jeunesse que l’âge de consentement sexuel sera fixé à 18 ans pour les homosexuels. L’âge est certes plus élevé que pour les hétérosexuels (15 ans) mais c’est la première fois que la Belgique cite l’homosexualité dans une de ses lois.

Le 27 juin 1969 une révolte des homosexuels fréquentant le « Stonewall Inn » à New York éclate pour lutter contre le harcèlement policier permanent dont ils sont victimes. Cette date sera dès lors célébrée dans les Gay Prides du monde entier.

Le 10 mars 1971, la radio RTL propose la première émission de radio consacrée à l’homosexualité intitulée « l’homosexualité, ce douloureux problème ». Mais l’émission va vite être interrompue par des homosexuels du mouvement Arcadie qui scandent « ça n’est pas vrai, on ne souffre pas! ». C’est cet incident qui va entraîner la création du FHAR : le Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire.

L’année 1972 marque la dépénalisation de l’homosexualité. S’en suivent en janvier 1975 le premier débat télévisé traitant de l’homosexualité et le 5 mai 1979 la première manifestation des homosexuels dans les rues d’Anvers.

En 1990 une victoire de taille est obtenue : l’Organisation Mondiale de la Santé enlève enfin l’homosexualité de la liste des maladies mentales! En 1996 la 1ère Belgian Lesbian & Gay Pride voit le jour dans la ville de Bruxelles. Puis c’est en 1998 qu’a lieu la première reconnaissance légale des couples de même sexe dans la loi sur la cohabitation légale.

En 2003 une loi contre les discriminations voit le jour permettant de combattre les discriminations en général et en particulier les discriminations basées sur l’orientation sexuelle.

Le 30 janvier 2003, la Belgique est le deuxième pays du monde à permettre le mariage homosexuel ; la loi sera mise en application dès le 1er juin 2003.

Le 17 mai 2005 a lieu la 1re Journée mondiale de Lutte contre l’Homophobie ; la Belgique est alors le 1er pays à proclamer officiellement cette journée comme journée nationale de Lutte contre l’homophobie. .

Le 20 avril 2006, la Belgique est le 6ème pays européen qui vote une loi permettant l’adoption d’un enfant par un couple de même sexe.

Même si les événements récent tendent à faire penser que le combat pour faire accepter l’homosexualité est en train d’être gagné, il faut garder en tête que rien n’est jamais acquis. Même si notre société occidentale va de plus en plus vers l’acceptation ce n’est pas encore le cas de certains pays européens tels que Chypre, la Serbie, la Bosnie et la Roumanie qui gardent une législation punitive et prévoient 5 ans d’emprisonnement pour les homosexuels. Sans compter les nombreux pays ou l’homosexualité reste un crime passible de la peine de mort : le Yémen, l’Arabie Saoudite, le Nigeria, l’Iran, l’Afghanistan, la Mauritanie et le Soudan.

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